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6/05/2024 

GRANMOUN

 

 
Grand Moment d’Ouverture Nationale  
 
Avant-propos 
 
En guise d’avant-propos, Lisez les lignes qui suivent. Elles sont tirées d’une requête de Me René Julien adressée le 19 mai 2010, soit un mois et quelques jours avant l’élaboration de cette proposition, aux leaders politiques haïtiens pour les convier à s’unir en vue de renverser le système rétrograde en cours dans notre pays : 
 
« Les circonstances néfastes de la catastrophe du 12 janvier 2010 devraient être une occasion pour notre pays de rompre avec les vieilles pratiques politiques du passé. Même s’« il n’est jamais facile pour une société d’accepter de modifier ses habitudes, de réviser ses références. »  
 
C’est une nécessité historique de nous regrouper, à partir d’un projet politique rénovateur, pour reconquérir la confiance populaire. Notre lutte doit aller au-delà de nos mesquineries lesquelles ont façonné toute notre existence de peuple et nous empêchent, à chaque tournant de l’Histoire, de cerner les problèmes d’une nation en citoyen responsable. 
 
Devant la faillite des institutions démocratiques établies par la constitution de 1987, le plus important aujourd’hui consiste à recréer les conditions du rassemblement des forces sociales du pays pour décider démocratiquement et valablement de la destinée de la patrie commune. 
 
Si le soutien du peuple nous fait aujourd’hui défaut dans la lutte combien nécessaire pour la construction d’une nouvelle Haïti, nous ne saurions ignorer les réalités, ni nous montrer têtus malgré l’évidence des faits. L’obstacle sur lequel nous butons est bien connu : Le peuple est fatigué de nos incohérences, de notre individualisme à outrance, bref de notre façon jugée malsaine de faire de la politique ». 
 
Introduction 
 
Dans un texte assez significatif titré « Importance de la Solidarité », Lamennais a mis l’accent sur la nécessité majeure de nous unir lorsqu’il s’agit de faire face à de grandes épreuves. Pour illustrer ce point de vue, il a déclaré ceci : « lorsqu’un arbre est seul, il est battu des vents et dépouillé de ses feuilles… lorsqu’une plante est seule, ne trouvant point d’abri contre l’ardeur du soleil, elle languit, se dessèche et meurt ». 
 
Venons-en à notre propre expérience. Notre indépendance n’a été rendue possible que grâce au slogan magique de ralliement « L’Union fait la force » que les généraux et soldats de l’armée indigène avaient pris plaisir de crier à tue-tête. Donc, notre succès, en tant que peuple, avait reposé, bien avant notre indépendance, sur le slogan libérateur « l’Union fait la force » devenu, avec le temps et par le fait de son importance, la légende nationale consacrée par la Constitution.  
 
La crise politique sans précédent que traverse actuellement notre chère Haïti impose le recours, sans démagogie aucune, à un grand mouvement unitaire du style de celui qui nous a valu la grande épopée de 1804. Dans cette perspective, a vu le jour ce "Grand Moment d’Ouverture Nationale" (GRANMOUN). 
 
GRANMOUN regroupe les partis politiques, les organisations sociales, les cadres universitaires et socioprofessionnels, les mouvements estudiantins, les associations paysannes, les citoyens et citoyennes engagés s’opposant formellement et effectivement au système rétrograde établi en Haïti depuis plus de deux siècles d’histoire. 
 
Etant donné l’effet pervers dudit système sur la vie, le comportement et la mentalité, un grand mouvement réunissant toutes les forces vives du pays s’avérait nécessaire pour le renverser depuis longtemps.  
 
GRANMOUN prône la revalorisation de la devise nationale : « Liberté – Egalité – Fraternité ».  
 
Depuis très longtemps, ces valeurs restent le repère essentiel de toute société. Elles conditionnent les manières de penser, d’agir et de vivre. Plusieurs sociétés ont connu leur décadence à cause de la dégradation de ces valeurs. Haïti qui, depuis son indépendance, a toujours voué un total attachement à ces valeurs, a vu effriter progressivement ses bonnes mœurs au profit des pratiques perverses. Il faut que des voix s’élèvent pour dire non à cet état de chose.  
 
Aux armes bien nées, la valeur ne saurait être l’esclave de l’âge. Loin de se limiter aux personnes âgées comme son surnom l’aurait indiqué, GRANMOUN considère la jeunesse comme le fer de lance de la lutte devant conduire à l’émancipation sociale, politique et économique du peuple haïtien. GRANMOUN se veut un modèle pour les jeunes. 
 
Les principaux points renseignant sur la littérature et les lignes doctrinales de ce Grand Moment de notre histoire sont relatés dans ce document en segment séparé:  
 
1. Le système : son diagnostic 
 
Le système, tel qu'il est approché ici, s'entend un mode séculaire de gestion de l'Etat fondé sur l’improvisation, la corruption, le bluff, l'arbitraire, l’injustice, le favoritisme, le parasitisme, l’incivisme, l’égoïsme, l’avarice, la luxure, la gourmandise, l’individualisme, la médiocrité, le cynisme et la tyrannie.  
 
Perçu, depuis quelque temps, comme un monstre qui fait peur, le système résiste à toutes les réflexions et actions politiques favorables au progrès humain. Il est à la fois lui-même et son contraire. Il engendre son propre dynamisme, génère son propre discours. Il honore les délinquants. Mettant en vedette les ratés et les incapables, il favorise l'accès des rétrogrades au pouvoir. Il maintient les masses dans la misère et dans l'ignorance abjecte. Il innocente les criminels pour appliquer la justice expéditive contre les sages et les paisibles citoyens. Avec la persistance des dirigeants rétrogrades à maintenir intact ce système, l’agenda du pays, depuis l’assassinat de Jean Jacques Dessalines Le Grand, reste toujours le même : s’enfoncer de plus en plus dans l’abîme.  
 
Nous n’ignorons pas que beaucoup de gens, dans un sens ou dans l’autre, vivent exclusivement du règne arbitraire instauré dans le pays depuis plus de deux siècles. Ils redoutent de perdre les avantages qu’ils en retirent. Ils ne sentent pas, en conséquence, le besoin de favoriser l’avènement d’un règne de Droit en Haïti. 
 
Ceci dit, éradiquer ce système n’est pas une tâche facile. Il va falloir le faire progressivement par la restauration de l’autorité de la loi dans la gouvernance de la société et de l’Etat. Restaurer l’autorité de la loi dans notre pays impliquera nécessairement l’existence d’une armée moderne comparable à celle que prévoit la Constitution de 1987. N’est-ce pas le Cardinal de Retz qui disait : « Les lois désarmées tombent dans le mépris. » Même si l’autorité de la Constitution est prépondérante, c’est évident que les lois ne valent rien sans les armes.  
 
Il est plus que temps de s’attaquer à un système qui n’a cessé de faire connaitre au pays toutes les affres de déchéance nationale: effritement des valeurs, pouvoir des brigands, misère des masses, insulte des étrangers, perte de souveraineté, etc. Un étranger a osé considérer notre pays comme « la poubelle aux carrefours des Amériques ». De tels propos devraient fouetter l’orgueil national et nous porter à réitérer les exploits de 1804. Un patriote avisé a fait remarquer que « le temps n’est plus aux querelles de clocher, aux luttes de clan, aux intrigues stériles encore moins aux politicailleries mesquines et improductives. »  
 
2. La Constitution de 1987 face au statu quo 
Œuvre d’une époque fébrile, la constitution de 1987 demeure, aujourd’hui encore, la référence idéologique d’un peuple déterminé à renverser l’ordre dictatorial existant pour le remplacer, enfin, par un régime de droit.  
 
Parce qu’elle a touché du doigt, la plaie béante du système, parce qu’elle proclame la fin de l’autoritarisme, la constitution de 1987 est souvent mise sur la sellette. Ainsi donc, pour maintenir le système en vie, les tenants de l’ordre ancien ont tenté, à deux reprises, de l’amender en dehors même des normes qu’elle a instituées à cet effet. 
 
Devant les vives protestations des forces progressistes du pays, ils ont été contraints à délaisser ce projet impopulaire sans se résoudre à l’abandonner définitivement. En attendant, ils ont réduit à néant les institutions démocratiques que la Constitution de 1987 préconise.  
 
- Le citoyen au regard de la Constitution 
 
Notre Loi-mère proclame une démocratie moderne qui fait du citoyen à la fois ouvrier et patron, défenseur et accusateur; témoin, juge et partie de son gouvernement. Si la crise haïtienne prend de l’ampleur chaque jour davantage, nous n’avons pas à condamner les normes, la responsabilité nous incombe entièrement, à un titre ou à un autre. 
 
En Démocratie représentative, rien ne vaut un citoyen. Mais, il faut dire aussi que cela coûte énormément de préparer les citoyens à la démocratie. Dans le sens de la société, de l’Etat et de la Constitution, Une vie de citoyen est une vie d’épreuve, de grande responsabilité, d’extrême prudence, d’obéissance aux normes… bref, une vie de citoyen doit être une vie honorable. 
 
Victime de la gestion irresponsable de l’Etat où « personne n’a plus à répondre de personne », le citoyen haïtien est en butte aux difficultés de ses devoirs constitutionnels. Comment lui demander d’exercer en toute liberté son droit de vote, de payer convenablement ses impôts, d’œuvrer pour le maintien de la paix, alors que ses droits naturels ne sont pas garantis comme le veut la constitution. Le citoyen négligé, maltraité, oppressé ignore naturellement ses devoirs envers la patrie.  
 
Le citoyen dont les droits sont bafoués est téméraire dans son jugement comme dans ses actes, donc, incapable de grandes œuvres d'Etat. Comment donc pourrions-nous espérer avoir un Etat responsable quand le citoyen, artisan de la vie collective vit en marge de la société. GRANMOUN prône une politique de valorisation du citoyen. Le citoyen valorisé valorisera le reste. 
 
- L’ordre économique prôné par la Constitution 
 
La Constitution proclame un ordre économique qui met en relief le pouvoir de la terre dans l’économie haïtienne. Elle fait de l’agriculture la source principale de la richesse nationale. A aucun moment de l’histoire, la terre n’est aussi ignorée comme elle l’est aujourd’hui. 
 
- Les finances publiques et la Constitution 
 
Dans le domaine des finances publiques, la constitution prévoit les moyens juridiques les plus adéquats de combattre toutes formes de malversations financières qui pourraient être commises au préjudice de l’Etat. Elle a même fait de l’enrichissement illicite une infraction pénale. Elle a édicté des clauses pouvant faciliter, au seuil même de leurs fonctions, le contrôle des avoirs des principaux dirigeants de l’Etat. 
 
Pourtant, n’empêche que l’Office National d’Assurance (ONA), la Douane, la Direction Générale des Impôts (DGI), les ports et aéroports ; bref les institutions financières publiques à vocation de justice sociale constituent une vache à lait où les avares du pouvoir, le peuple les appelle « grands mangeurs », amassent des fortunes exorbitantes au détriment d’une politique de sécurité sociale en faveur les masses défavorisées. 
 
Sous le couvert des tâches dites spéciales, certains juges et commissaires du Gouvernement identifiés comme étant des proches du pouvoir ont reçu du trésor public, en dehors de leurs salaires réguliers, des subventions mensuelles, une pratique douteuse de nature à compromettre la distribution d’une saine et équitable justice. 
 
- Le Conseil Electoral Permanent et la Constitution 
 
La Constitution de 1987 a créé un organisme électoral indépendant dans le but de mettre un terme à la pratique jugée inconvenante d’élection organisée par le pouvoir exécutif. Vingt-trois ans après la promulgation de cette constitution, le Conseil électoral de notre pays ne reste encore qu’un organisme de facto inféodé à l’exécutif. 
 
- La famille et la Constitution 
 
La Constitution a proposé un plan d’organisation qui accorde à toutes les familles une égale protection; à tous les enfants le droit à l’amour, à l’affection, à la compréhension et aux soins moraux et matériels de son père et de sa mère. Toutes les clauses y relatives sont demeurées, jusqu'à date, lettres mortes, faute d’un Etat responsable. 
 
- La justice haïtienne et la Constitution 
 
Est-ce la faute de la Constitution, si la justice haïtienne regroupe encore des magistrats qui lui sont étrangers, des juges nommés en flagrante violation des dispositions constitutionnelles?  
 
Une loi publiée dans le moniteur du jeudi 20 décembre 2007 a créé le Conseil Supérieur du Pouvoir judiciaire en lieu et place du Conseil Supérieur de la Magistrature. Cette nouvelle loi met en œuvre une série de dispositions favorables à l’indépendance effective des Magistrats assis. Les revenants de l’ordre ancien se sont opposés carrément à l’application de cette loi pour maintenir la justice dans une totale dépendance. 
 
- L’armée et la Constitution 
 
Les Forces armées haïtiennes, une institution constitutionnelle, ont été démantelées en 1995 par un simple communiqué de presse, un acte de trahison passible de la haute Cour de Justice si la Constitution était réellement en application. 
 
- Les collectivités territoriales et la Constitution 
 
Est-ce la faute de la constitution, si les collectivités territoriales ne sont pas encore pourvues de leurs assemblées?  
 
- La diplomatie haïtienne et la Constitution 
 
Si la diplomatie haïtienne ne représente pas jusqu’à date l’intérêt du peuple haïtien, c’est à cause de la mesquinerie ignoble du pouvoir établi dans le pays depuis la promulgation de la constitution de 1987. Les dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’Etat ont pris le malin plaisir de contourner les clauses constitutionnelles dans le choix des ambassadeurs devant représenter Haïti auprès des Puissances Amies?  
 
- Le Parlement 
 
Quant au Parlement haïtien, le constat est désastreux. La 48è législature, la dernière à date, s’est transformée, en fin de règne, en une véritable caisse de résonance de l’Exécutif. La volonté du pouvoir de réduire le parlement à néant a été sans nul doute programmé. 
 
Sans vergogne, dans une conjoncture politique difficile et même tragique, la majorité des députés et sénateurs, n’ont pas hésité à conditionner le vote d’un quelconque projet de loi de l’Exécutif, même jugé inconstitutionnel, à des avantages strictement personnels au détriment du bien commun. 
 
Depuis la promulgation de la constitution de 1987, le pays est acculé à accomplir des actes d’Etat dans un cycle de désordres inimaginables. En dehors des normes sont organisées des élections de façade. Plus d’une fois, l’impossibilité nettement injustifiée de renouveler à temps le parlement, laisse le champ libre au Président de la République de diriger par décret, formule politique archaïque bannie par la constitution en vigueur.  
 
Actuellement, avec le vide volontairement créé par l’exécutif au niveau de la Chambre des députés et en partie au niveau du Sénat de la République, notre pays est sous le coup de cette formule antidémocratique. La raison évoquée: les élections n’ont pas eu lieu à temps.  
 
Le président de la République chargé de la bonne marche des affaires publiques a préféré, tout au cours de son mandat, balayer toutes les institutions démocratiques du pays, perturbant ainsi l’ordre constitutionnel établi, pour faire triompher son ambition personnelle. « L’ambition individuelle est une passion enfantine. » a déclaré Général De Gaule.  
 
Depuis plus d’une vingtaine d’années, le pays s’est enfoncé dans une gabegie indescriptible. Le spectre d’une effrayante tyrannie semble poindre à l’horizon. Il s’annonce dans les actes, les gestes et les paroles désinvoltes des dirigeants et aussi dans l’attitude complice des occupants. GRANMOUN invite le peuple haïtien à monter la garde. 
 
Depuis la promulgation de la constitution de 1987, à part quelques insignifiantes exceptions, Haïti n’a connu que des pouvoirs arbitraires et corrompus, des gouvernements rétrogrades qui, en conséquence, n'ont pas su faire le bonheur du peuple.  
 
Loi organique de l’Etat, La Constitution prévoit les cas selon lesquels les grands dignitaires de l’Etat peuvent être traînés devant la Haute Cour de Justice pour répondre des cas de violation des dispositions constitutionnelles et des crimes de haute trahison commis dans l’exercice de leurs fonctions. Faute d’un parlement regroupant des parlementaires avisés et aptes à faire triompher, dans le cadre de leur fonctionnement, le principe de la séparation des pouvoirs consacré par la constitution, des dizaines de dossiers de ce genre attendent encore le verdict de l’histoire. «Les défaites du Droit sont toujours provisoires». 
 
Tenir la Constitution responsable des actes attentatoires à son propre ordre est une profanation. En vérité, de la promulgation de la Constitution de 1807 à celle de 1987, on cherche en vain un Chef d’Etat qui a véritablement agi selon les ordonnances constitutionnelles. Le résultat est que sous le fardeau d’une gestion improvisée de ‘Etat, Haïti, notre cher pays a perdu sa souveraineté. En bon créole, « Ayiti pèdi dwa granmoun li ».  
 
- L’agenda de la communauté internationale  
 
Le débarquement en octobre 1994 de vingt deux mille hommes de troupes américaines en Haïti, sous la couverture de l’ONU, avait suscité un grand émoi national. Pour la deuxième fois de son histoire, notre pays a vu, impuissant, les bottes étrangères fouler son sol, malgré les prescriptions constitutionnelles.  
 
Les motifs évoqués : rétablir la paix dans le pays. En tout cas, aucune mission de l’ONU (MICIVIH, MINUAH, MINUSTHA) n’a pu parvenir jusqu’à date à cette paix. Au contraire, la situation s’est davantage aggravée. Le pays sombre de plus en plus dans le chaos. 
Cela parait-il suspect que la charte démocratique interaméricaine prévoyant des sanctions contre tout gouvernement de l’hémisphère quand il est constaté « l’altération de l’ordre constitutionnel », ne soit jamais appliquée par la communauté Internationale dans les différents cas de violation concernant Haïti?  
 
En effet, dans la crise haïtienne, la seule logique qui parait prévaloir pour la communauté Internationale est de permettre, par n’importe quel moyen et au nom de la démocratie, aux dirigeants corrompus de se succéder au pouvoir. Les pays dits Amis d’Haïti ne se gênent jamais à financer et à endosser toutes les mascarades électorales réalisées en Haïti durant ces vingt dernières années. C’est subversif pour un peuple d’être ainsi pris en otage.  
 
La catastrophe du 12 janvier 2010 devrait être une occasion pour toutes les entités intéressées par la résolution de la crise: le pouvoir en place, la classe politique haïtienne, les organisations de la société civile, la communauté Internationale de dresser le bilan, de s’évaluer ou même de s’autocritiquer pour finalement sortir le pays de l’ornière. Au train où ça va, rien de changer. Tout laisse croire qu’aucune leçon n’en a été tirée.  
 
GRANMOUN, dans sa sagesse intervient pour imprimer dans la mémoire haïtienne une autre façon de gérer la chose publique. Gouverner avec la Constitution, c’est l’idéal pour un peuple, c’est indispensable dans une démocratie moderne. 
3. Engagement des patriotes progressistes 
 
Notre histoire a toujours été et demeure encore aujourd’hui un exemple de lutte incessante en faveur de la liberté et du droit. A la fin du mois de mars 2010, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, le Secrétaire Général de l’ONU a reconnu, dans son discours, que la République d’Haïti est « le berceau des luttes pour la liberté. » 
Si nos aïeux étaient restés indifférents à la cruauté du drame de l'esclavage à Saint-Domingue, il n'y aurait pas un seul haïtien à exister jusqu'à vouloir revendiquer ses droits à chaque tournant de l'histoire.  
 
Le spectacle navrant d'un peuple souffrant qui ne sait à qui tendre la main pour voir sa faim apaisée, faute de dirigeants animés de l'idéal du bien commun, ne peut nous laisser indéfiniment indifférent.  
 
La force des choses commande que nous nous mettions ensemble pour contribuer ensemble à l'édification d'un Etat garant des droits et des libertés pour tous, un Etat où la justice est honorée dans toute sa vérité, sa bonté, sa grandeur et sa magnificence.  
 
Nous prenons solennellement, devant Dieu, le Tout-Puissant et devant la nation vilipendée, l'historique engagement de combattre, avec la dernière rigueur, ce système rétrograde et avilissant pour enfin favoriser l'éclosion d'une ère de justice sociale en Haïti. Nous croyons fermement que le salut national doit nécessairement passer par là.  
 
4. Doctrine 
 
Ce n'est pas encore le moment de faire référence à une quelconque idéologie politique, comme c’est le cas dans les grandes démocraties. Les questions y relatives ne sauraient être de mise dans un pays comme Haïti où les droits les plus élémentaires du citoyen sont bafoués.  
 
Pour l’instant, les efforts se doivent de converger vers une politique de réhabilitation de l'être humain. Les nuances concernant la gestion du pouvoir peuvent attendre. En tout cas, GRANMOUN se veut un instrument de rupture avec le statu quo et en même temps, un mouvement humaniste prônant la valorisation de la personne humaine par une gouvernance haïtienne éclairée et humanisée.  
 
Seule une politique transparente, sans partialité, sans haine, sans exclusion est susceptible de permettre à chaque haïtien et à chaque haïtienne de jouir entièrement de ses droits.  
 
 
5. Justification  
 
Trop de mouvements citoyens pour l’avènement d’un règne de droit en Haïti ont échoué faute d’une réelle conjonction des forces progressistes autour d’un projet visant le bien-être généralisé.  
 
C’est une nécessité historique de nous regrouper en vue de décider valablement de notre destinée. Cette démarche doit contribuer à mettre un terme à la souffrance des déshérités du sort, à assurer un avenir meilleur à nos enfants et petits enfants, à redonner l’espoir à notre jeunesse livrée aux séductions d'une société haïtienne perverties.  
 
Fatigué de vivre dans l’affrontement séculaire d’un régime politique qui bafoue les droits et les libertés, le peuple crie justice et exhorte les forces patriotiques haïtiennes à se surpasser, à vaincre toutes les difficultés du moment, à surmonter tous les obstacles du système en vue de corriger les dérives de plus de deux siècles d’histoire.  
 
Déférant à l’ordonnance populaire, les leaders des partis politiques, ceux des organisations de la société civile, les étudiants, les ouvriers, les artisans, les paysans, les marchands et marchandes du secteur informel, les commerçants, les industriels, les organisations féminines, les chômeurs, toutes autres personnalités signataires du présent document décident, à l’intérieur d’une opposition transparente, éclairée, démocratique, unie et constructive, sur la base des réformes prônées par la constitution en vigueur, d’œuvrer à l’édification en Haïti d’un Etat moderne garant des droits et des libertés. 
 
6. Représentation de GRANMOUN  
 
GRANMOUN entend opérer dans un cadre décentralisé avec un Représentant autonome par département géographique du pays. Chaque représentant établit un Bureau dans sa juridiction. L’ensemble des représentants départementaux agit sous la couverture d’un Directoire. 
 
Les représentants départementaux désignent parmi eux un Chef à titre honorifique pour un mandat d’une année renouvelable ? 
 
En principe, sans un chef reconnu et accepté, il est difficile de mener un combat politique à bon port. La réalité haïtienne porte en elle plusieurs exemples du genre.  
 
Chaque Représentant a pour mission de coordonner, dans son département, les activités politiques du Mouvement. 
 
Le suivi de tout dossier à caractère national est assuré par le Chef du Mouvement. Dans les rencontres avec les autorités nationales ou internationales, GRANMOUN est représenté par son Chef. 
 
Au besoin, le Chef de GRANMOUN convoque les Représentants départementaux pour prendre des décisions à caractère hautement politique. Le siège de contact du Mouvement est à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. 
 
Chaque commune de la République est pourvue d’un Bureau et chaque section communale d’un comité. Ces deux entités ont pour principale attribution de promouvoir les actions de GRANMOUN dans les lieux où ils sont établis en vue de l’émergence d’un règne de droit et de justice sociale en Haïti. 
 
Les organisations haïtiennes fonctionnant à l’étranger peuvent être affiliées à GRANMOUN en vue de l’aider à atteindre ses objectifs. 
 
Il est formellement interdit au Chef à titre honorifique de GRANMOUN et aux Représentants départementaux de ce Mouvement de se porter candidat à une quelconque fonction élective sans une délibération du Directoire. 
 
Cette disposition est prise dans le but d’éviter un affaiblissement ou l’émiettement des forces démocratiques nécessaires à l’éradication du système décrié. Au moment opportun, par le biais des partis politiques qui le composent, GRANMOUN se présentera devant l’électorat comme une force nouvelle, unie, moderne, différente, ouverte, rassembleuse et porteuse d’espoir réel.  
 
7. Objectifs 
 
Préparer le pays à faire face aux exigences de la démocratie représentative ; permettre, grâce à un règne de droit et de justice sociale, aux masses défavorisées de connaitre des jours de plus en plus meilleurs; redonner l’espoir à notre jeunesse traumatisée, désespérée; ramener plus près de nous nos frères et sœurs vivant à l’étranger pour qu’ils s’adonnent sans aucune réticence aux colossales tâches de rénovation de leur pays ; permettre à notre chère Haïti vilipendée de recouvrer enfin sa dignité, sa fierté, sa souveraineté pour être habile à reprendre sa place dans le concert des nations civilisées. 
 
8. Réparation des torts 
 
GRANMOUN mettra d’abord en œuvre une politique de valorisation de l’être humain, laquelle s’articule autour de quatre grands axes:  
 
- L’éducation 
 
Elle est indispensable, elle doit être considérée sous toutes ses facettes: familiale, environnementale, scolaire, universitaire, sanitaire, civique, citoyenne, etc. Le système éducatif doit avoir la vertu d’aider notre jeunesse à mieux s'orienter, à se construire une vie, à équilibrer sa personnalité.  
 
Toute la politique de l’Etat en matière d’éducation doit tenir compte des dispositions constitutionnelles régissant la meilleure façon d’assurer le bien-être généralisé. 
 
- Le travail 
 
Comme le veut la constitution de 1987, tous les domaines d’activités économiques du pays seront valorisés: l'agriculture, la pêche, l'artisanat, la culture, le commerce, le tourisme, etc.  
 
Le chômage chronique auquel notre pays est confronté sera réduit considérablement jusqu’à son niveau le plus bas, voire sa totale résorption ; la terre, source incontestable d’emploi réel et effectif, sera mise en valeur au profit des agriculteurs.  
 
Créer des conditions adéquates pour que chaque citoyen du corps social puisse avoir le privilège d’exercer, comme il se doit, sa profession, est un devoir de l’Etat. 
 
- La justice sociale 
 
L’ancien Premier Ministre canadien, Pierre Eliot Trudeau a déclaré ceci: “Toute prospérité fondée sur autre chose que la justice sociale n’est qu’illusion et mensonge”. 
 
Malgré les avantages et les privilèges dont ils jouissent dans un pays appauvri à cause de la gestion malsaine de l’Etat, Il est insensé, cynique et même criminel de constater que les dirigeants haïtiens qui ont juré de travailler au bien-être du peuple n’ont pas hésité un instant à accaparer, au détriment des déshérités du sort, les fonds provenant des institutions à vocation de justice sociale.  
 
- La décentralisation:  
 
C'est indispensable et même urgent d'engager formellement le pays dans un effort de décentralisation. Haïti doit cesser d’être la République de Port-au-Prince pour devenir effectivement le pays de tous les Haïtiens sans distinction.  
 
Notre souci majeur est de construire un nouveau pays sur la base des normes et des valeurs universelles favorables au progrès et à l’épanouissement de l’être humain. 
 
9. Elections  
 
Un projet politique qui tient compte des besoins urgents du peuple haïtien et des réformes prônées par la constitution de 1987 en vue de la modernisation de la vie publique haïtienne sera soumis, au moment opportun, au vote des citoyens. Ce projet offrira l’occasion de choisir entre la tyrannie du statu quo et l’avènement d’un Etat de Droit en Haïti.  
 
GRANMOUN prône la candidature des citoyens et des citoyennes qualifiés. Le dirigeant incompétent se verse souvent dans l’improvisation où la médiocrité, dans l’arbitraire où dans la corruption.  
 
GRANMOUN encourage les jeunes, du niveau universitaire, à débuter leur carrière politique à l’échelle du Conseil d’Administration de la Section Communale (CASEC) où à celle de l’Assemblée de la Section Communale (ASEC). Une telle démarche a pour but de rendre obsolète la pratique obscurantiste qui consiste à remettre, à des individus pris à l’improviste, la gouvernance de l’Etat et des collectivités territoriales. 
 
La victoire aux urnes des candidats issus des partis politiques membres de GRANMOUN sera celle de la compétence, de l’intégrité, de la loyauté, de la Démocratie et du Droit.  
 
Un Etat doit sa prospérité à l’intelligence des citoyens. La commande de l'Etat échappée à des citoyens avisés, quels improvisateurs ne s'en saisissent pour faire du mal à un pays ? En Haïti, il est plus que temps que les hommes de bien relèvent la tête et regardent vers le sommet du pouvoir. Un peuple doit son bien-être à la qualité de ses élus.  
10. La coopération Internationale 
 
Depuis 1994, la communauté internationale est engagée dans une action considérable de coopération et de solidarité avec Haïti. Faute d'interlocuteurs valables, cette coopération n'a pas pu jusqu'à date apporter de fruits. Il revient au peuple haïtien, par son bulletin de vote, de désigner, parmi les citoyens et citoyennes du pays, des représentants qualifiés capables de négocier valablement avec les puissances étrangères. 
 
Enfin, GRANMOUN convie toutes les forces vives du pays à marcher dans sa logique pour qu’elles puissent se voir assignés la tâche de dénoncer au peuple haïtien la monstruosité du système, de vulgariser les dispositions envisagées, dans le cadre de ce document, pour l’éradiquer et le remplacer par un règne de droit.  
 
Vive Haïti !!!!!!!!!!! 
 
Production : du 13 juin à 4 juillet 2010 
Modifications du 13 au 15 aout. 
René Julien
 
 

 
 
 
 
La Nouvelle Haïti 
Me René Julien 
Album Photo
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Modifié en dernier lieu le 1.01.2010
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