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7/05/2024 

La nouvelle Haïti

 

Cette réflexion est la contribution du Parti « Action Démocratique pour Bâtir Haïti » (ADEBHA) au traitement de certaines questions qui pourraient être soulevées au seuil même des discussions sur l’édification d’une nouvelle Haïti. 
 
Au départ, ADEBHA met en garde tous ceux qui ont pris le malin plaisir de concevoir la nouvelle Haïti à partir de la reconstruction des édifices publics et de toutes autres infrastructures détruites lors de la catastrophe du 12 janvier 2010.  
 
Les circonstances néfastes de cette catastrophe devraient être paradoxalement une occasion certaine pour les Haïtiens de rompre avec les pratiques arbitraires et même barbares de plus de deux siècles d’histoire. 
 
C’est le moment d’élaborer un plan de construction du pays qui privilégie une politique pragmatique de justice sociale attentive aux résultats, de consacrer la suprématie de la loi dans le règlement des conflits, d’honorer enfin la justice dans toute sa bonté, sa grandeur et sa magnificence.«La justice, lit-on dans la sainte bible, élève une nation.»  
 

C’est d’ailleurs, en ce sens, qu’il faut appréhender les réflexions qui ont donné naissance, en octobre 1997, au Mouvement sociopolitique, transformé en 2004 en Parti politique dénommé «Action Démocratique pour Bâtir Haïti»(ADEBHA).  
 
A. Un clin d’œil sur la nouvelle Haïti 
 

La nouvelle Haïti doit avoir la vertu de déboucher sur le fonctionnement d’un Etat moderne, c'est-à-dire un Etat fondé essentiellement sur les normes et les valeurs républicaines. Une nouvelle Haïti édifiée selon un plan stéréotypé, en dehors des règles de la morale publique, le sera dans le sens du pire.  
 
Nous devons éviter les faux pas du passé pour pouvoir bâtir un pays idéal où il fait bon vivre. En cas d’échec, nous seront sévèrement jugé par la génération future.  
 
A cause d’une approche insensée des causes ayant occasionné la chute de la dictature des Duvalier, une grande majorité d’Haïtiens jugent aujourd’hui bienfaisante la période des Duvalier par rapport à celle qui a vu défiler, depuis 1986, au sommet de l’Etat, des improvisateurs, des dirigeants mesquins, entièrement dépourvus du sens de l’Etat. Le peuple haïtien, est-il condamné, à chaque tournant de l’histoire, à retourner à ses vomis, à admettre le pire quand la situation, par notre faute, va de mal en pis.  
 
La Nouvelle Haïti tant souhaitée requiert, sans nul doute, des idées novatrices, des hommes et des femmes honorables dévoués à la cause du pays, un leadership éprouvé, des mesures réfléchies susceptibles de renforcer les droits inaliénables et imprescriptibles de la population en général, et les droits fondamentaux des citoyens en particulier.
 
 
B. Le Citoyen : Clef de voûte d’un Etat moderne  
 

En réalité, le citoyen dont les droits sont bafoués est téméraire dans son jugement comme dans ses actes et par conséquent incapable de grandes œuvres. 
 
ADEBHA a déploré le fait que des propositions déjà rendues publiques dans le cadre de cette nouvelle Haïti ont relégué le Citoyen, rempart de la vie collective, à l’arrière-plan.  
 
Au sommet, comme à la base, le citoyen joue un rôle prépondérant dans le fonctionnement de l’Etat. Du simple conseiller municipal jusqu’au Président de la République, les pouvoirs de tous les dirigeants haïtiens émanent directement ou indirectement de l’instance citoyenne. Les citoyens ont voté les principaux dirigeants de l’Etat ; ces derniers en ont reçu la délégation de nommer les autres. 
 
Le niveau de formation des citoyens, le taux élevé d'analphabètes et de chômage soulèvent de sérieuses difficultés quant à l'application des règles démocratiques en Haïti. L’Etat moderne qui naitra de la nouvelle Haïti doit miser, pour sa survie, sur des citoyens imbus de leurs devoirs.
Le citoyen valorisé, valorisera son Etat.  
 
C. Les discussions pour édifier cette nouvelle Haïti  
 

Les motifs de refonte de la République doivent nécessairement alimenter de vifs débats politiques et sociaux, impliquant politologues, sociologues, juristes, historiens, philosophes, étudiants, et toutes autres forces vives de la nation, dans le seul but de doter Haïti d’une structure politique définitivement favorable à de meilleures conditions de vie. Ceci dit, au nouvel Etat à édifier devra correspondre une nouvelle philosophie de la société. 
 

Les discussions pour édifier cette nouvelle Haïti doivent être canalisées vers des questions essentiellement politiques, compte tenu du fait que la politique tient les autres domaines de la vie publique en état. Les conclusions des travaux doivent avoir pour repère les valeurs morales et républicaines. Les élites politiques, sociales et économiques du pays devraient, par des actions réfléchies, persuader le monde de leur capacité de construire un Etat garant du bien-être collectif. 
 
D. Maintien ou Démission de René Préval à la Présidence de la République  
 

Disons in li mine que M. René Préval n’est à la tête de la nation haïtienne que parce que le système rétrograde en cours l’avait favorisé. S’étant effondré par le fait de la catastrophe du 12 janvier 2010, ce système a tout emporté avec lui, y compris la présidence de M. Préval.  
 
- Considérations liées à la gestion de l’Etat 
 
1. Plus de deux ans, avant cette catastrophe, la population haïtienne, dans sa grande majorité, n’avait cessé d’exprimer son mécontentement face à la politique suicidaire menée, dans le cadre de l’Etat, par M. René Préval. L’émeute enregistrée à Port-au-Prince en 2008 en est une preuve.  
 
Dans son célèbre discours prononcé à Bayeux, le Général Charles De Gaule déclara : «Les pouvoirs publics ne valent, en fait et en droit, que s’ils reposent sur l’adhésion confiante des citoyens...». Un président qui n’inspire pas confiance à son peuple doit faire le geste qu’il faut, celui de démissionner. En tout cas, c’est la règle en matière d’Etat. 
 
2. L’effondrement du Palais national offre au peuple haïtien une occasion en or de mettre M. René Préval en demeure de vider la présidence haïtienne. En temps normal, il affirmait être incapable de miracle. Dans cette conjoncture extrêmement difficile, que peut-on attendre de lui ?  
 
3. Sur le plan national et international, le président René Préval est systématiquement discrédité à cause de son incapacité à gérer la situation provoquée par le séisme du 12 janvier 2010.  
 
4. Seule la démission de M Préval peut mettre un terme à son plan macabre de donner accès au pouvoir à des dévoyés dénoncés par la clameur publique comme étant des criminels notoires.
 
 
Malheur à celui qui croit pouvoir, ouvertement ou astucieusement, maintenir M. Préval au pouvoir malgré l’ordonnance de la nature.  
 

Autant de considérations susceptibles de nous faire croire que la démission de René Préval à la tête de l’Etat se révèle une nécessité incontournable. Pour les besoins de la cause, il doit partir. Sinon, c’est en vain qu’on parlerait d’une nouvelle Haïti. A moins de le concevoir ou de vouloir l’ériger sur la base du pire. 
 
En dehors de toute considération d’ordre constitutionnel, Il est souhaitable que l’intérim de l’Etat soit assuré par la Cour de Cassation, dans le cadre d’un mandat de deux ans.
 
 
E. La formation d’un Gouvernement de salut public  
 

Quarante huit heures après son investiture, le chef de l’Etat par intérim devrait convoquer une réunion avec des personnalités politiques marquantes provenant des dix départements géographiques du pays et de la diaspora, en vue de dégager ensemble les grandes lignes d’un plan d’action gouvernementale et le profil du gouvernement appelé à l’exécuter.  
 
E.1. Actions gouvernementales  
 
Outre la gestion des problèmes provoqués par la catastrophe du 12 janvier 2010, ce gouvernement devrait avoir pour attributions :  
 
1) Elaborer un livre blanc dans lequel se dégagera le projet de construction de la Nouvelle Haïti souhaitée par le peuple haïtien, les procédés et moyens à mettre en œuvre pour y parvenir ; 
 
2) Favoriser, sous le leadership du Rectorat de l’université d’Etat d’Haïti associé à des universités d’outremer, la tenue d’une Conférence Nationale entre les forces sociales, politiques et économiques du pays autour du livre blanc avant son adoption;  
 
3) Enclencher la procédure d’élaboration d’une nouvelle Constitution qui tiendra compte fidèlement des arguments développés dans le livre blanc ;  
 
4) Soumettre à l’appréciation des experts nationaux et à celle des membres de la communauté internationale un plan détaillé de reconstruction physique du pays aux fins de contribution ;  
 
5) Engager les premières démarches devant aboutir à la construction d’une Haïti moderne.
 
 
D. Le livre blanc  

Le livre blanc doit refléter la volonté du peuple haïtien de vivre dans un Etat de Droit. En conséquence, il est indispensable qu’il mette l’accent sur une organisation politique priorisant le droit dans les règlements de tous conflits, notamment, ceux relatifs à la vie publique. Il doit être considéré comme la référence idéologique de la nation haïtienne éprise de justice. 
 

 
 
 
 
La Nouvelle Haïti 
Me René Julien 
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Modifié en dernier lieu le 14.03.2010
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