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Profil des hommes qu’il nous faut/Ceux qui nous aiment et qui nous sont utiles

 
 
(Extrait de Le Nouvelliste / Rubrique Idées et Opinions / Page 9 / Lundi 9 Octobre 1995) 
 
L’ambition ou le devoir, les hasards de la vie ou la force du destin projettent les hommes au premier plan, les portent à assumer leurs responsabilités, les placent dans des situations peu communes. 
 
Pour ceux qui n’aiment pas parler à la première personne, encore moins, rendre gloire aux vivants, puisque la gloire est chose posthume et compagne trop intime de la critique - délicate est cette mission imposée par la conjoncture de dégager des profils, des caractères dont le moins que l’on puisse dire, se distinguent, s’élèvent au dessus des mesquineries du milieu. Mais les sages doivent parler… Il est impossible de se taire… même au risque de faire des jaloux. 
 
Car pour le moment nous aurions pu brandir la silhouette de tel professeur, d’un ami ou compagnon d’université aussi admirable par sa culture, son savoir que par son dévouement à la cause publique. 
 
Nous aurions pu dégager les vertus et les talents de telle ou telle personnalité pas assez connue ou comprise d’un milieu qui ne fait qu’enterrer tous ceux-là qui l’ont aimée. 
Toutefois, nous nous contentons de parler en toute sincérité d’un fleuron de notre intelligentsia qui sous des dehors modestes, effacés, voire quelconques, abat une besogne herculéenne, apporte sa contribution à l’érection d’une Haïti démocratique rénovée sur tous les pans de l’avancée humaine, malgré les ironies de la conjoncture et les déceptions du présent : Nous voulons parler de Me René Julien, avocat au Barreau de Port-au-Prince, membre fondateur et Président de L’Amicale des Juristes. 
 
C’est dans cette hinterland de Thomazeau non loin du Lac Azuei et de la frontière haïtiano-dominicain, au pied du morne à cabris que vint au monde le 21 octobre 1953 René Julien fils de Jeanne Cyprien une auxiliaire-infirmière et de Francius Julien ancien Député à la chambre basse de la circonscription de l’Acul du Nord sous Estimé. 
 
Jeunot, René dont l’astre en naissant avait formé juriste, manifesta une inclination certaine à assurer la défense de l’élément paysan objet à l’époque de mépris de la part d’une minorité. A son Grand père maternel Joseph Cyprien, il fit part de son intention d’être un jour agronome. Mais celui-ci lui conseilla le Droit. 
 
Ainsi, curieusement, ses études secondaires terminées en 1975, le jeune René Julien s’inscrivit à la faculté d’Agronomie et de médecine vétérinaire où il ne fut pas reçu, faute de parrain. Cependant on n’échappe pas à son destin. Comme pour tuer le temps, l’après midi après les heures de travail… René suivit des cours comme auditeur à la Faculté de Droit de la capitale. Encouragé par le Doyen de l’époque, Me Vilvert Célestin, le jeune homme s’inscrivit de façon régulière à cette institution où il boucla tout le cycle d’études. 
Entre temps, ne perdant pas de vue sa vocation, il fonda un mouvement paysan Konbit Nèg Lakay où il fit preuve de ses talents. Ainsi aux comices du 11 février 1984, en dépit de l’hostilité des ténors d’alors, il remporta haut la main les suffrages des électeurs de Thomazeau et de Cornillon sur le candidat que l’on donnait pour officiel et alla siéger à la Chambre 22 mois durant, tout en continuant à œuvrer dans le domaine de l’action communautaire, de l’éducation civique. 
 
Pour ceux-là qui connaissaient Maitre René Julien à l’époque, la majeure partie de son temps de travail consistait en une alternance Palais Législatif et le site du Konbit Nèg Lakay à Thomazeau, sa circonscription. Des fois, il fréquentait, en compagnie de certains mandants les activités communautaires de Afè Nèg Konbit animé par le père Sicot et d’autres organisations similaires. Puis vinrent les évènements qui aboutirent au 7 février 1986. N’étant plus parlementaire, René Julien profita pour rédiger son mémoire de sortie à la Faculté de Droit. Statuts de la Femme marié à partir du décret-loi du 8 octobre 1982, Mémoire soutenu la même année ; ce qui l’habilite à prêter serment comme avocat au Palais de Justice de la capitale en novembre 86. 
 
Dès lors un nouveau monde, que dis-je, un nouveau champ d’action s’offrit à lui. Défenseur de la veuve et de l’orphelin, Maitre René Julien assista de ses conseils et sa compétence certaines organisations dont le mouvement papaye qu’il aida à trouver sa reconnaissance administrative dans les années 89-90. Avec deux de ces camarades de promotion… il fonda L’Amicale des Juristes. L’Amicale des Juristes une fois lancée, Me Julien est devenu son Président, dispense des cours à l’intention des bacheliers en Droit, se signale par des réalisations, l’organisation de séminaires, et des publications qui deviennent des ouvrages de chevet du justiciable, du citoyen ou même de l’avocat… 
 
2eme Partie  
 
(Extrait de la préface de l’ouvrage titrée : Au Tribunal de Simple Police/ Je suis mon propre Avocat de Me René Julien 29 février 1993, Editions des Antilles, P-au-P janvier 99) 
Sorti des matrices de la paysannerie, René Francius Julien, des sa prime enfance, compatissait au malheureux sort des paysans. Il ne cessait de rebeller aux exactions des chefs de sections, des soldats, des officiers de l’armée, chaque fois que ceux- ci commettaient des abus d’autorité sur des civils, à 99’humbles conditions, aux impartialités des juges corrompus ou influençables, se laissant intimidés par les pressions extérieures. 
 
Dans son constant souci d’aider ce peuple à 85llettré, tant de fois conspué, vilipendé, surtout par devant les tribunaux, Me René F. Julien, ses études classiques terminées, se fera, par vocation, Défenseur du peuple, de la veuve, de l’orphelin, avec toutes les obligations et tous les aléas du métier. 
 
C’est dans cette optique qu’il aura longtemps travaillé à la vulgarisation du droit, au programme « connaissance du Droit » de la télévision nationale ; qu’avec la collaboration de quelques confrères du Barreau de Port-au-Prince, il aura fondé « L’Amicale des Juristes » dont l’objectif primordial a été et demeure de prendre bénévolement la défense des opprimés, estant en justice ; qu’il aura fondée l’Ecole des praticiens en droit avec la même vocation de ne point réclamer de l’argent des clients qui n’en ont pas ; qu’il aura tenu, en français et en créole des conférences et des séminaires à travers les neufs départements géographique, les zones rurales du pays profond, pour apprendre à tous, leurs droits et leurs devoirs ; qu’élu au parlement à la 43e législature ; toutes ses prises de positions, toutes ses interventions, toutes ses démarches n’ont été qu’en faveur de la classe paysanne, de la masse ouvrière, les « sans-pain », les « sans-logis », les « laissés-pour-contre » de la société. 
 
Pour se mettre plus près de ses mandants, au seuil même de son mandat de député, il avait créé une association paysanne « Konbit nèg lakay » dont le siège est à Thomazeau sa ville natale.  
 
C’est donc ce besoin d’être un phare allumé pour ce peuple dédaigné, relégué à l’arrière-plan, que ce jeune et talentueux juriste, Me René F. JULIEN, s’est mis au travail, produisant en un temps record, plus d’une quinzaine de titres, tous traitant de l’éducation civique ou du droit, mais dans un style autant simple que limpide, pour être à la portée du plus grand nombre. 
 
3eme Partie 
 
Informations complémentaires 
 
- Etudes primaires : Simon Bolivar à Port-au-Prince/Haïti 
- Etudes Secondaires : Collège Les Humanités de Franck Etienne à Port-au-Prince 
- Etudes Universitaires : Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Port-au-Prince 
Fonctions occupées 
- Animateur de l’Emission « Connaissance du Droit »/Télévision Nationale 1979-1986 
- Député à la 43e Législature 1984-1986 
- Président de L’Amicale des Juristes 1988-2007 
- Conseiller juridique au Ministère de la Justice 1988-1989 
- Chef de Bureau à l’Office de Protection du Citoyen (OPC) 1989-1990 
- Consultant Juridique au Palais National 2004-2006 
- Candidat aux élections présidentielles de 1995 et 2006 
Conditions matrimoniales  
 
- Marié, père de 4 enfants 
Religion : Catholique 
 
Publications en langue Française 
 
- Le métier d’Avocat en Haïti, décembre 1992 
- Petit manuel de Droit et de Procédure en matière Correctionnelle, 1993 
- Manuel de Droit et de Procédure en Matière Pénale, Octobre 1993 
- Le Citoyen Haïti dans un Etat Démocratique, Octobre 1994 
- Plaidoyer pour Rendre possible le Miracle Haïtien, 1995 
- Vers Une Citoyenneté Haïtienne Responsable, mars 2004 
- Plusieurs articles publiés sur le Droit et la Justice au quotidien haïtien Le Nouvelliste 
 
 
 

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE :  
Quand René Julien embouche la trompette de Jéricho