Depuis plus d'une vingtaine d'année, des arguments, les uns plus percutants que les autres, évoqués par des officiels haïtiens et des membres de la communauté internationale, ont constamment fait état du grand risque pour la capitale haïtienne (Port-au-Prince) d’être frappée par un fort séisme.
Les crimes horribles que provoque le cynique tremblement de terre ayant frappé Haïti, ont mis à nu la défaillance de notre vie publique. Aucune mesure appropriée n'a été envisagée pour prévenir les dégâts constatés.
Malgré les furieux avertissements de la nature dans certaines régions du pays (Fonds-Verrettes - Mapou – Gonaïves - Cabaret etc.), rien n’interpellait nos dirigeants sur les dispositions environnementales à adopter. Le pire, c’est que tout cela aurait pu ne pas arriver si la gestion de la République n’avait pas obéi à la politique du pire.
Dans les premiers jours du nouvel an, sans avoir eu le temps d’épuiser nos vœux, il nous est arrivé le plus grand malheur de toute notre existence de peuple. Le pays sous choc, pleurant, méconnaissable, livré à lui-même, se met à compter des cadavres par milliers, les plus nombreux résultent malheureusement d’une gestion improvisée de l’Etat. ADEBHA envoie ses sympathies à la République sinistrée et traumatisée.
Vingt trois ans après la promulgation de la Constitution de 1987, le peuple rescapé du séisme demande des comptes. Le refus systématique de mettre en application les dispositions constitutionnelles, notamment, celles traitant de l’environnement et de la décentralisation a sans nul doute contribué à la gravité de cette tragédie. Bien sûr, si ces dispositions étaient appliquées, on aurait une capitale moins explosive, un pays mieux protégé.
C’est le moment de parler, de dire des choses osées, de dénoncer et de condamner les comportements basés sur la démagogie, le mensonge, le bluff, toutes déviances qui, depuis la fondation de la société haïtienne n’ont fait que causer de graves préjudices à la République. C’est le moment de combattre l’hypocrisie, de faire un usage rationnel des moyens pouvant susciter une prise de conscience citoyenne capable de déboucher sur la construction d’un pays moderne.
Les dieux tutélaires de la nation, nous espérons qu’ils ont survécu à la catastrophe, n'ont aucune raison à faire silence sur l’effondrement des Palais : Palais National, Palais Législatif, Palais de Justice actuellement sous les décombres. L’Etat arbitraire qui n’a cessé d’enfoncer le peuple dans le plus grand désarroi est allé à sa ruine jusqu’ à disparaître.
Action Démocratique pour Bâtir Haïti (ADEBHA) prend acte des annonces faites par les Etats-Unis, la France, le Canada concernant le projet de reconstruction d’Haïti. Ce parti politique revendique le droit de jouer un rôle déterminant dans la conception et l’exécution d’un tel projet pour l’avoir prôné depuis sa fondation en octobre 1997.
Sous le leadership avisé des personnalités honnêtes, intègres, loyales, imprégnées des choses publiques, jugées par leurs actes, ADEBHA convie les citoyennes et les citoyens Haïtiens à former un faisceau inexpugnable, cette fois-ci, sur la base des valeurs traditionnelles et sous les phares de la Constitution et des lois, pour offrir à nos enfants, nos petits enfants, aux déshérités du sort, à la jeunesse haïtienne une société moderne à tous les points de vue social, politique et économique.
Aux rescapés, à toutes les familles haïtiennes frappées par ce séisme, à la jeunesse, ADEBHA envoie son réconfort moral et sa solidarité.
